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Verseghy Ferenc művei
Elektronikus kritikai kiadás

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Charades,
Faites en hyver 1796, pour tuer la chose la plus précieuse le tems.
1.
Quand lʼ astre du jour nous rendra le premier,
Je viens à toi Phillis pour entrelasser
De roses, violes, la belle portion
De ta chevelure, que dit le second,
Et par le village me glorifier,
Que tu veux dorenavant mʼ être lʼ entier.

2.
Aux pauvres mon premier le plus souvent on donne,
Dont un million fait un très-mince capital.
Si, comme mon second le dit, on environne
Vos pieds, vos mains, le jour pour vous est bien fatal.
Mais, si lʼ opération se fait en sens moral.
Par lʼ amitié, lʼ amour, ou la reconnoissance,
Ou fut-ce même par le gros lien conjugal,
La gêne vous sentez à peine. – Mais jʼ avance
Tout court à mon entier, que Capucin ne porte,
Et puis à déviner le mot je vous exhorte.

3.
Tout animal marchant doit faire mon premier,
Où est le fou qui ne croit être mon second?
On ferme mon entier aux pauvres prisonniers.
Ce mot mes chers lecteurs bientôt dévineront.

4.
Le drôle, qui vienndrot par avanture prendre
Monsieur par mon premier, – ce gueux, le pousseroit
À mon second, et sur le champ devroit lui rendre
Raison, ou evouer quʼ il manque de lʼ entier.

5.
Un endroit délicieux, un attelier sublime,
Du plus vaillant marteau la respectable enclume,
Fait mon premier. Le feu, que tes soufflets animent,
Conduit à mon second ton or, dont il consume
Pas un seul grain. Si grand est mon entier en France
Depuis que Roi nʼ y sied, pour gouverner la barque
De ce royaume, quʼ on voit de son existence
Jusquʼ aux deux Indes les abominables marques.

6.
Mon premier loin de Vous est dans la condition
Quʼ indique mon second.
Et prės do Vous, Lisis, je ne saurois garder
Lʼ état de mon entier.1
La pensée de cette charade vient dʼ un jeune Prince Galitsin, qui l aʼ dite, dans une autre forme, chez Myladi Cowper à florence lʼ hyver de 1787.

7.
Un animal utile, et par fois nécessaire,
Tranquille et doux, plaisant, lascif et carnivore,
Et quadrupede, vivipare, et pour vous faire
Tout son portrait, je crois, que lʼ égyptien nʼ adore,
Persécuteur rusé dʼ un autre animal
Dont vous vous souciez, et qui vos grains dévore,
Cʼ est mon premier. Or mon second souvent fatal
Fut aux marchands, et aux héros que lʼ on décore
De rostrale poteau. De mon entier en France,
Depuis huit ans, en plus dʼ un lieu, par lʼ épouvante,
Chassés sont les banquets, la gaieté, la danse,
Hiboux, chauves ouris, à leur plein gré le hantent.

8.
Après que mon entier si bien explique,
En quoi se tourne la liqueur quʼ indique
Mon premier, quand il prend la qualité
De mon second; – pourquoi me dépécer?

9.
Du nom de nom premier ces lignes-ci sʼ appellent.
Jamais de mon second mortel fut enivré.
Parmis les astres là mon entier étincelle,
Au Zodiaque est-il commodément logé.

10.
Lʼ an mon premier contient, et mon premier les jours,
Si quʼ il est contenu et contient à son tour.
De même mon second contint jadis la poudre
Le ruste nʼ engrenât le bled. Cette substance,
Au tems de mon entier, se trouve en abondance.

11.
Mon premier avec sa peau,
Dit lʼ école de Salerne,2
Sunt inflativa cum pellibus atque nociva
Pellibus ablatis sunt bona * * satis.
Schola Salernitana.
Est mal-sain, fait aussitôt
Vent sifler de la poterne
Du mortel qui lʼ avala.
Mon second se fit entendre
Quand la cloche sʼ ébranla.
Mon entier du jour des cendres
Jusquʼ à pâques, au chrétien
Catholique est bon à vendre:
Il sʼ en gorge pour son bien,
Quelque fois jusquʼ à le rendre.

12.
À Rome mon premier de toout endroit du monde
Và sans marcher, et ce qui mon premier seconde
Est mis en mouvement pendant que vous dinez.
Vos forteresses de mon tout sont entourées.

Explication des charades précédents.

(1) Vous y trouvez dabord de votre coeur la reine;
Puis (2) lʼ enveloppe de vos deux extrêmités;
Puis vient (3) la chose, qui de tout endroit vous mene
À lʼ autre; suit, (4) ce qui de lʼ immortalité
Dessert le prix à nos vaillans héros; ensuite (5)
De lʼ ordre vous voyez lʼ antagoniste; enfin
(6) Du juge la vertu; (7) partie du mérite
Dʼ un grand vassal; et (8) le trépas du meilleur vin
Mal gouverné; et puis, un autre enfin encore,
(9) Un Pair zodiacal qui en hyver sʼ honore.
(10) De tout cultivatuer la joie; (11) ce que devore
Le saint chartreux; (12) lʼ endroit que tout couard abhorre
Au tems dʼ assaut. Bon soir! Ma verve sʼ évapore.